How much for the gold, 2021
Au coin de la rue, un kiosque débordant d'objets souvenirs estampillés «suisses». De l'autre côté des pavés, une boutique high end vend des montres suisses, de celles qui sont fabriquées sur le sol helvétique. Leurs mécaniques complexes nourrissent le fantasme d’une nation construite à la seule sueur de son front. Les objets souvenirs convoquent eux un imaginaire pastoral dénué de violence. Ce sont ces marchandises et les récits qu’elles produisent qui ont servi à la conception de la vitrine de la designer et artiste Camille Farrah Buhler. Celle-ci s’inscrit dans la continuité du travail qu'elle développe depuis quatre ans, à travers lequel elle tente de percer l'homogénéité de cet imaginaire helvétique. Se réappropriant les codes de la mode et de la pop culture, elle remplace les symboles étriqués de la nation par des surfaces scintillantes.
Aude Fellay
Texte complet / camillebuhler.com / @cbuhler_3000
Née au Liban en 1985, Camille Farrah Buhler a grandi à Genève. Diplômée d’un Bachelor de la HEAD en design de mode en 2013 ainsi que d’un Work.Master – pratiques artistiques contemporaines, elle travaille à l’intersection de l’art et du design. Le vêtement et le textile occupent une place centrale au sein de sa pratique artistique. Elle s’engage également par le biais de différentes initiatives (Guerrilla Fashion) à faire progresser les discours et les pratiques de la mode, en posant un regard critique sur l’industrie et son fonctionnement. En parallèle, elle fait partie du collectif TAREX avec lequel ils ont produit la scénographie de la BIG en 2021. Elle travaille actuellement sur le contenu éditorial du premier numéro de the SOEWER, un magazine transdisciplinaire qui paraîtra en 2022.
©Isabelle Meister (portrait)
©Thomas Maisonnasse
Vitrines mises à disposition par le Département des finances et du logement
Camille Farrah Buhler
la transformiste des profondeurs